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Par la porte de la Contemplation



Par la porte de la Contemplation


A propos de la contemplation, il existe plusieurs variantes. Dans ce qui suit, je n’aborderai que l'Anupassanā, qui consiste généralement à contempler les phénomènes du monde de manière continue pour en saisir leur nature ou leurs caractéristiques qui sont : l’impermanence, la souffrance, le non-soi. Nous pouvons donc considérer l'Anupassanā comme l'observation des phénomènes du monde à travers les yeux de la sagesse. Dans le cadre de ce court texte, je me limiterai à la présentation de la méthode de la Contemplation détaillée dans le sutra « Petit récit de la complète destruction des désirs ».

« Ainsi ai-je entendu. En ce temps-là le Seigneur a séjourné, près de Savatthi, dans le palais Migaramatu du Parc de l’Est.

Alors Sakka, le seigneur des devas (1), vint trouver le Seigneur. Il le salua en arrivant et resta convenablement debout sur le côté. Ainsi debout, Sakka, le seigneur des devas demanda au Seigneur :

-- Ô, Seigneur, brièvement, de quelle façon un moine se délivre-t-il par la complète destruction des désirs, comment est-il totalement abouti, libéré de tous les liens, dans l’ultime vie sainte, définitivement achevé, le meilleur des dieux et des hommes ?

-- Ici, Seigneur des devas, un moine entend qu’il faut cesser entièrement de s'attacher aux choses. Quand il a entendu qu’il fallait entièrement cesser de s'attacher aux choses, il connaît directement toutes choses (grâce à la pleine connaissance du connu, comme temporaires, insatisfaisantes et conditionnées). Ayant connu directement toutes choses, il les connaît pleinement (grâce à la pleine connaissance scrutatrice). Quand il connaît pleinement toutes choses, quel que soit le ressenti qu’il éprouve, agréable, désagréable ou neutre, il y contemple le caractère temporaire, il y contemple le détachement, il y contemple l’arrêt, il y contemple le lâcher prise. Quand il a contemplé le caractère temporaire, contemplé le détachement, contemplé l’arrêt, contemplé le lâcher prise, il ne s’attache plus à rien dans le monde. Comme il ne s’attache plus, il ne désire plus. Comme il ne désire plus, il s’éteint de lui-même (par la complète extinction de toute souillure, de tout désir) et il reconnaît avec sagacité que la naissance est détruite, la vie sainte achevée, ce qui devrait être fait est fait, et rien de plus ici-bas. Voilà brièvement, Ô Seigneur des devas, comment un moine se délivre par la complète destruction des désirs, comment il devient totalement abouti, libéré de tous les liens, dans l’ultime vie sainte, définitivement achevé, le meilleur des dieux et des hommes... »

Le sutra est encore long, mais l'essentiel est résumé dans les paroles ci-dessus du Bouddha. Celui-ci présente une méthode de pratique de manière très concise et claire, sans fioriture ni complication. Il s'agit d'une voie principale et commune en tant que processus de développement de la sagesse très cohérent et ordonné avec une certaine logique :

Essayons maintenant d’approfondir cette méthode qui semble convenir aux laïcs que nous sommes. Nous avons encore un emploi, une famille, des interactions sociales et nous n'avons pas beaucoup de temps pour méditer, pour faire une retraite spirituelle de plusieurs jours, ni pour lire les sutras.

Toujours dans les sutras du Nikāya, nous pouvons trouver de nombreux récits de bhikkhu qui, après avoir été ordonné, recevait un sujet de méditation de la part du Bouddha ou d’un de ses grands disciples puis partait dans la forêt pour méditer seul, avec diligence pendant un certain temps. Une fois atteint l'illumination et réalisé qu'il était libéré, il déclara : "C’en est fini de la naissance, la vie pure est menée à son but. Ce qui devrait être fait est fait. Après cette vie, il n'y en aura plus d'autres." Puis, il se présenta devant le Bouddha qui le reconnut formellement comme Arhat. Il s'agit là de cas de personnes ayant déjà des prédispositions favorables, depuis longtemps dans plusieurs vies antérieures.

Qu’en est-il de nous ? Nous avons étudié le Dharma pendant de nombreuses années. La loi de l'impermanence nous est familière car tout ce qui nous entoure est en constante évolution. Cependant, d’après le "Petit récit de la complète destruction des désirs", le Bouddha nous disait de voir l'impermanence de toutes les sensations.

La Sensation est la porte d'entrée du mental. De la Sensation est née la Perception. De la Perception est née la Formation mentale. De la Formation mentale est née ensuite la Conscience.

La Sensation est tout d'abord des sensations vagues ou de légers ressentis, et non des états mentaux comme dans la Formation mentale. Cependant, à partir de la Sensation, il y a une perception différenciée que l'on peut diviser provisoirement en 3 types :

Toutes les sensations peuvent également être divisées en deux catégories :

Ces sensations simples et différenciées se développeront progressivement et seront reconnues plus clairement par des réseaux plus complexes de la mémoire à court terme, de la mémoire à long terme et de la mémoire émotionnelle qui feront jaillir les informations sur l'objet ressenti. Nous reconnaîtrons alors plus clairement l'objet que nous venons de ressentir. Ceci est le mécanisme de la Perception qui forme un réseau de dénominations, d'associations ou d'impressions liés à l’objet et aux sensations.

Tous ces signaux constituent des nuances distinctes du mental, tels que les réactions du mental envers l’objet et envers les premières sensations. Ceci est le travail de la Formation mentale. A cet instant, l'esprit devient triste, heureux, en colère, aimant, haineux, affligé, tolérant... Toutes les nuances de l'esprit se manifestent dans la Formation mentale. En se basant sur les neurosciences, notre Maître avait considéré l'hypothalamus du système limbique comme le siège de l'expression de toutes les nuances du mental humain.

Enfin, les signaux seront transmis de la Formation mentale à la Conscience. C'est une connaissance claire, passant par plusieurs processus de la pensée (issue de la mémoire), du raisonnement (à partir de l'intellect), du discernement et de la décision. Cette connaissance claire finale est appelée la Conscience (discriminante). Elle est considérée comme provenant de la zone préfrontale du cerveau. La connaissance de cette Conscience n'est plus objective, mais biaisée et subjective puisqu’elle est passée par un processus de réflexion, d'imagination, de raisonnement et de comparaison. Le biais subjectif prend source dès la première sensation.

C'est pourquoi le Bouddha nous a enseigné d’être conscients dès la Sensation. Être conscient pour ne pas s’attacher aux sensations résultant du contact avec l'objet. Si nous sommes attachés à la Sensation, alors : « Il faut cesser toute forme d’attache à l'égard de toutes les choses ».

Nous avons souvent des émotions : agréables ou désagréables devant un objet. Par conséquent, nous sommes déjà biaisés, partiaux à l'égard de cet objet. Nous n’avons pas vu l'égalité de tous les phénomènes du monde (dharmas).

Pourquoi tous les dharmas sont-ils égaux ? Nous répondrons certainement tout de suite : tous les objets sont égaux parce qu'ils sont impermanents. Dès qu'il y a naissance, il y aura disparition. Leur nature est vide, est vacuité, etc. Tout le monde le sait, mais reste quand même attaché ? C'est donc notre mental qui n'est pas parvenu à être égalitaire, chers méditants !

Aujourd'hui, je vous confie les quatre mots magiques afin d'ouvrir la porte du trésor de la sagesse et du bonheur ultime : "La sensation est impermanente". Tout comme, Alibaba, dans les temps anciens, formulait la phrase: « Sésame, ouvre-toi ! » pour ouvrir la porte de la grotte des 40 voleurs de Bagdad.

Monastère Sunyata, le 2 août 2023.

TN.

(1) deva: mot sanskrit signifiant dieu et désignant, en Inde, tous les êtres divins.


NGUỒN : Triệt Như - Tiếng Hát Giữa Trời - BÀI 38 TỪ CỔNG QUÁN

Traduit par Tâm Minh, relu par Nhất Hoà


Auteur : Triệt Như
Publié le : 03-02-2024 - 23:03