ENSEIGNEMENT  PRATIQUE  QI GONG 
TU HỌC  TU TẬP  KHÍ CÔNG 

Le processus d'éveil du Bouddha



Ce sujet est important pour qui veut connaître le bouddhisme zen. Si nous voulons nous engager sur la Voie tracée par le Bouddha, il nous faut clairement comprendre son mode de pensée, sa pratique et son expérience.

1. Le renoncement

A l'âge de 29 ans, le Prince Siddharta quitta sa famille pour partir en quête de maîtres spirituels. Il en trouva un en la personne d'Alara Kalama. Celui-ci lui enseigna le 3e degré de Samadhi yogique - la base de l'état de nulle chose (vi. Vô sỡ hữu xứ định). Malheureusement, l'enseignement reçu ne conduisait pas à l'éveil. Il prit donc congé de ce maître. Le second, Uddaka Ramaputta, lui enseigna le 4e degré de Samadhi ou l'état de « Ni perception ni non-perception » (vi. Phi tưởng, phi phi tưởng xứ định). Mais une fois encore et pour la même raison, il reprit le chemin de l'errance.

2. Les austérités

Pénétrant dans la forêt, il rencontra Kondanna et ses quatre compagnons qui s'adonnaient à l'ascétisme, convaincus que cette pratique les mènerait à l'illumination. Ils lui enseignèrent l'austérité, qu'il poussa jusqu'à l'extrême. La faim et la soif l'affaiblirent au point qu'il s'écroula à terre. Un bouvier lui offrit une coupe de lait. Il finit par se rendre compte que l'ascétisme n'était d'aucune aide pour l'Eveil, aussi y renonça-t-il. Six années s'étaient écoulées.

3. La respiration

Il lui revint en mémoire une expérience spirituelle qu'il avait vécue alors qu'il avait dix ans. Lors de la Cérémonie du Labour, le roi Suddhodana, son père, était parti pour l'accomplissement du rite. Pendant la cérémonie, le jeune Siddharta, qui l'avait accompagné, était allé s'asseoir à l'ombre d'un jambosier. Sa respiration, faite de lentes inspirations suivies de lentes expirations, lui avait alors procuré une paix profonde et un vif plaisir. Il décida de revivre cette expérience. Franchissant une petite rivière, il s'enfonça dans une forêt. Il avisa un grand pippal au pied duquel il s'installa pour pratiquer la méditation assise. Il y demeura sept semaines.

4. Le processus d'éveil

Pendant les quatre premières semaines, il pratiqua les quatre degrés de la technique respiratoire dénommée Anapanasati Samadhi (Quán niệm hơi thở).

  1. Premier degré. Il pratiqua la conscience verbale de la respiration en murmurant : « j'ai conscience que j'inspire ... j'ai conscience que j'expire ... » Dans la paix et le plaisir, il obtint la vitakka vicara samadhi - Concentration avec murmure silencieux et monologue intérieur (Định có tầm có tứ).

  2. Deuxième degré. Il pratiqua la conscience non-verbale de la respiration. Il obtint l'avitakka avicara samadhi (Định không tầm không tứ) – Concentration silencieuse sans murmure mental ni monologue intérieur et ressentit une paix plus grande et un plaisir renforcé.

  3. Troisième degré. Il pratiqua l'éveil de la conscience de nulle chose. Il obtint Sati sampajanna (Chánh niêm tỉnh giác) – Attention soutenue et claire compréhension – qui procurait une paix et un plaisir accru. Il ne goûta pas la paix ni le plaisir, et s'en départit, ce qui lui permit de parvenir au quatrième degré.

  4. Quatrième degré. Il entra dans la connaissance non-verbale nue. Il obtint Samma Samadhi (Định bất động) – c'est-à-dire le degré ultime. C'est alors que son potentiel latent d'éveil se réalisa, apportant la réponse à ses trois questions, à savoir :

    • l'origine des vies antérieures illimitées du Bouddha ;
    • l'origine de la naissance des êtres humains et de leur renaissance ;
    • l'origine de tous les types de souffrance, ainsi que la manière de mettre un terme à la souffrance.

Le Bouddha atteignit Abhisamaya – la Réalisation parfaite. (Vô thương Chánh Đẳng Chánh Giác)

Pendant la semaine qui suivit, la cinquième, le Bouddha prolongea sa pratique de méditation assise au pied du pippal - lequel fut par la suite dénommé « Arbre de la bodhi ». Alors que son regard embrassait les phénomènes alentour, il prit conscience des quatre caractéristiques ci-après propres aux phénomènes universels :

  1. Tathata (Chân Như Tánh) ou Ainsité, Tellité (réalité telle quelle). Il s'agit du caractère objectif de l'apparence des phénomènes.
  2. Avitathata (Bất Ly Như Tánh) ou Insécable. En d'autres termes, l'ainsité est indivisible.
  3. Anannathata (Bất Dị Tánh) ou « Pas différents les uns des autres ». L'ainsité n'est pas différente selon qu'il s'agit de telle chose ou de telle autre.
  4. Idappaccayata (Y Duyên Tánh) ou Conditionnalité spécifique. Il s'agit de l'apparition conditionnée de l'univers : si ceci est, cela est; parce que ceci apparaît, ceci apparaît ; Sans ceci comme condition, ceci n’est pas; parce que ceci cesse, ceci cesse. “Cái này có thì cái kia có. Cái này không thì cái kia không. Cái này sinh thì cái kia sinh. Cái này diệt thì cái kia diệt ».

Le Bouddha obtint Samma Sambodhi (A Nậu Đa La Tam Miệu Tam Bồ Đề). Il devint un Bouddha historique. Le bouddha Shakyamuni.

Je ne traiterai pas plus amplement de ces sujets dans l'immédiat. Ils sont inscrits au programme des cours consacrés à Prajna.

Bhikhuni Triệt Như, mai 2014
Traduit par Bhikkhuni Lạc Như


Auteur : Triệt Như
Publié le : 03-05-2022 - 14:26